À propos de FRANCIS T

J’ai été chanteur-parodiste, organisateur et animateur de spectacles de Music-Hall et aussi impresario d’artistes débutants sur Marseille et sa région pendant près de 30 ans.

J’ai véritablement débuté en 1934. Cette année là, je me suis présenté au 10ème championnat théâtral amateur, organisé par la revue «Artistica » : l’hebdomadaire, artistique théâtral et cinématographique de la cité phocéenne. J’ai obtenu le premier prix dans la catégorie « Fantaisiste » (dans un style qualifié de « Darcelys« ) et j’ai participé avec les autres lauréats à la soirée de gala, sur la scène de l’Alcazar. A partir de cette date, je suis resté , sur la scène de Marseille et sa région, à l’affiche des nombreux spectacles, galas, et autres concerts populaires qui rythmaient la saison artistique. En 1935, j’ai également remporté, dans la catégorie « Comiques », le premier prix du concours théâtral organisé par l’hebdomadaire régional « Danse-Spectacles« .

Je me suis produit de nombreuses fois sur la scène de l’Alcazar dont le public avait la réputation d’être des plus impitoyable. Dans son numéro daté du 24 septembre 1935, la revue « Artistica » donne un aperçu de l’ambiance bouillante qui pouvait parfois régner lors des représentations.

Boudiou, je m’en souviens encore !

 » ALCAZARBon programme mercredi, comprenant pourtant beaucoup trop de chant « sérieux » ! …. On ouvrit le feu par Montiel, un tout jeune fantaisiste dont le cran est remarquable mais les gestes désordonnés. Le chanteur Marcelin fut mis en boite, mais, complètement « blindé » , il persista à chanter ; le public, lui aussi, persista… ce qui nous valut le plus charmant « boucan » ! Le fantaisiste Francis T. se sauva dans les coulisses dès sa première chanson, sous la tempête ; mais il dut revenir, « poussé » par les organisateurs, et réussit à se faire écouter… dans un silence tout à fait relatif. Lisa Dorys n’était pas très rassurée en entrant en scène, et, malgré le succès flatteur que lui fit le public, elle n’arriva pas à se ressaisir complètement ; elle chanta néanmoins d’une voix bien timbrée, quoique instable , divers fragments d’opérettes qui lui attirèrent des ovations nourries … »

J’ai également été le premier impresario de l’acteur/chanteur Yves Montand que j’ai accompagné à ses débuts sur scène de 1938 à 1941. Étonnamment, dans les très nombreuses biographies et adaptations consacrées à ce grand artiste, mon nom de scène « FRANCIS T » disparait bien souvent au profit de mon surnom « Berlingot« .

Car en complément de mes activités artistiques, je tenais aussi un stand de confiserie dans les fêtes foraines du sud de la France. Et sur les champs de foire, c’est sous le surnom de « berlingot » que l’on me connaissait. C’est mon grand-père maternel, Edouard Joseph Janselme, fondateur de la marque des « BERLINGOTS MIGNON » qui a démarré cette activité familiale qui se perpétue encore parmi ses nombreux descendants.

Mais c’est comme chanteur-parodiste et ensuite comme imprésario d’artistes débutants et organisateur-animateur de spectacles que j’ai assouvi ma passion pour la chanson, le Music-Hall et le spectacle en général. Une passion que je tiens de mon père, grand amateur d’opéra.

Ces deux métiers : artistes et confiseurs forains, se confondent tout au long de ma vie professionnelle. Il n’est pas rare que je propose des lots de friandises, que je confectionnais, aux lauréats des concours dont j’étais l’un des jurys ou l’organisateur. De même, en fin de carrière, j’ai animé de nombreux spectacles pour les enfants et les familles lors des fêtes foraines où il m’arrivait de tenir encore un stand de confiserie.

J’ai organisé et animé des centaines de galas de bienfaisance et de spectacles, certains originaux et désopilants : une course cycliste façon 1900, un championnat des monteurs de mayonnaise, une course de tortues, etc. Le dessinateur et caricaturiste Albert Dubout était l’une de mes sources d’inspiration.

J’ai aussi écrit de nombreux poèmes et monologues inspirés de l’actualité du moment, souvent rédigés dans un style comique (« L’agent et l’auto » – 5ème prix au concours national du monologue, Paris-, « Voyage dans la lune« , …), mais aussi mélancoliques (« Adieu cher Alcazar », « Si vous reveniez« , « Marseille« , ..), ou même engagés (« Alerte ! » « Contre la droque« , « La bombe atomique » ,..).

Grand admirateur de Jean de la Fontaine et de ses célèbres fables, j’en ai adapté certaines comme  » Le loup et l’agneau » (l’agent et l’auto) ou « Le corbeau et le renard« .

J’ai également assuré la promotion de plusieurs marques locales dont la marque « Berger » pour qui j’ai adapté certains de mes monologues (ex : « le corbeau et le renard« ). J’ai aussi enregistré des moments musicaux lors d’émissions radio et organisé de nombreux jeux publicitaires lors de fêtes foraines et concerts de galas.

Je me suis retiré de la scène régionale au milieu des années soixante. J’ai poursuivi encore quelques années mon activité d’artisan confiseur sur les fêtes foraines de Marseille et sa région.

Au fait j’ai oublié de vous dire, si FRANCIS T est bien mon nom de scène, mon véritable patronyme c’est TROTOBAS, avec comme prénoms : Socrate, François, Joseph. Je suis né le 1er novembre 1908 à Montpellier (France) et … décédé à Marseille le 31 décembre 1989 😉 Sur mon épitaphe, on peut lire : « La chanson fut toute sa vie« .